Les Centres du Rotary pour la Paix, fleurons de la Fondation du Rotary
Programme de nos bourses
Chaque année, la Fondation Rotary alloue jusqu’à 50 bourses pour le programme de master et jusqu’à 80 pour le programme de certificat professionnel dans des universités de premier plan.
– Programmes de master pour les étudiants
Les boursiers étudient les questions relatives à la paix avec un enseignement fondé sur des recherches. D’une durée de 15 à 24 mois, les études incluent un stage de deux à trois mois sur le terrain.
– Programmes de certificat de développement professionnel
Durant une année de formation pluridisciplinaire, des professionnels expérimentés d’horizons divers acquièrent des compétences pratiques pour promouvoir la paix dans leur communauté et dans le monde. Les boursiers travaillent sur le terrain et élaborent une initiative de changement social qu’ils devront mettre en place. Ces programmes sont destinés aux jeunes professionnels en activité désireux de parfaire leur connaissance. Les boursiers peuvent obtenir un diplôme d’études supérieures à l’issue du programme.
Eligibilité:
- Pour le Master : Être titulaire d’un diplôme d’études supérieures de premier cycle (ou équivalent) et avoir une expérience d’au moins 3 ans dans un domaine en rapport avec la paix.
- Pour le certificat : Posséder 5 ans d’expérience professionnelle ou bénévole à temps plein dans un domaine en rapport avec la paix.
- Maîtriser l’anglais et si possible une autre langue.
- Avoir un fort engagement envers la paix, la résolution des conflits et l’entente internationale.
- Posséder d’excellentes aptitudes au leadership.
- Ne pas être membre du Rotary ou de la famille d’un Rotarien.
Les 7 centres pour la paix et leur spécificité
Créés en 1999 les Centres du Rotary pour la paix proposent depuis 2001 des programmes sur mesure pour former des personnes engagées pour la construction de la paix et la résolution des conflits
Le programme de chacun d’entre eux a été soigneusement conçu pour aborder des aspects spécifiques du processus de construction de la paix.
Bradford Royaume Uni
Abritant le plus grand programme au monde consacré aux études sur la paix et la résolution des conflits, cette université de recherche publique du nord de l’Angleterre propose sept différents masters en études sur la paix et les conflits et a formé des étudiants de plus de 50 pays. La richesse du programme permet aux étudiants du Centre du Rotary de traiter de nombreux sujets, allant du développement durable aux problèmes de sécurité contemporains. « Nous ne nous contentons pas d’étudier des questions conceptuelles. Le programme prépare les étudiants à mettre en pratiques les théories. », Explique Behrooz Morvaridi, directeur du Centre. Au cours de leurs 15 mois à Bradford, les boursiers de la paix peuvent faire des stages en Afrique, en Irlande du Nord et dans d’autres pays en crise, où ils rencontrent des dirigeants politiques et découvrent des institutions et les problèmes spécifiques du pays. Ces expériences permettent de voir comment les problèmes d’environnement, de division sociale, de changement climatique et de pénurie de ressources peuvent affecter la paix. Les étudiants font un stage à Oslo, en Norvège, pour visiter le Centre Nobel de la Paix, ou à La Haye pour découvrir le système de la Cour pénale internationale en action.
Duke- Caroline du Nord US (Durham et Chapel Hill)
Le programme de bourses de l’université de Duke-Caroline du Nord est différent de celui des autres Centres. Le programme de 21 mois propose des cours de base sur la construction de la paix et réunit des boursiers de deux campus universitaires distants de 16 km. Ce programme de master se concentre sur la politique de développement. Cette approche donne aux étudiants les outils nécessaires pour entrer dans des secteurs tels que la santé publique et l’éducation, où ils peuvent prévenir les conflits en améliorant, par exemple, le développement durable et la sécurité humaine. La volonté du programme de sortir des sentiers battus conduit à un enseignement atypique, avec par exemple des cours sur l’eau et l’assainissement.
«En fin de compte, les employeurs ne se soucient pas de savoir si vous comprenez toutes les théories sur la diplomatie. Ils veulent savoir si vous pouvez l’intégrer dans les dossiers sur lesquels vous travaillez et gérer des projets et des budgets », déclare Susan Carroll, directrice générale du Centre.
Chulalongkorn Bangkok Thaïlande
Lors du coup d’État au Myanmar en février 2021, le programme d’études sur la paix de l’université de Chulalongkorn s’est efforcé de recruter et de soutenir des artisans de la paix sur place. Six mois plus tard, lors de la reprise du contrôle par les talibans, le programme a créé tout un réseau, pour évacuer la population. « Nous cherchons des diplômés qui se trouvent en première ligne du conflit », explique Martine Miller, directrice adjointe du Centre
Les conférenciers viennent de zones de conflit. « Ce n’est pas une salle de classe typique. Les instructeurs ne sont pas des professeurs. Ils écrivent des articles et des livres. Ils sont sur le terrain..», explique Mme Miller responsable du centre.
Depuis la création du Centre il y a 17 ans, le programme a évolué pour inclure des discussions sur l’identité de genre, et des cours sur le bien-être psychologique et les traumatismes, afin d’aborder de front le stress inhérent au domaine de la résolution des conflits. Il faut savoir que 75% des anciens étudiants travaillent pour les Nations Unies, les agences gouvernementales, les ONG ou dans le milieu universitaire et la recherche.
Queensland Brisbane Australie
L’Université du Queensland, reconnue dans le domaine des sciences sociales, propose un programme de 18 mois du Master pour les boursiers de la paix, Ce master comprend des séminaires sur des sujets tels que « Le rôle des émotions » .Les membres du département de sciences politiques de l’université se concentrent sur le rôle des images et des émotions dans l’élaboration de politiques mondiales.
«Nous connaissons tous des images emblématiques, et nous y sommes très sensibles », déclare Morgan Brigg, directeur du Centre pour la paix et il ajoute « La gamme des moyens par lesquels les boursiers s’engagent dans les études sur la paix et les conflits est vraiment très diversifiée. Nous voulons qu’ils aient le potentiel d’être d’excellents professionnels mais aussi des innovateurs », affirme-t-il. .
Un cours sur le genre, la paix et la sécurité invite également les étudiants à déconstruire les rôles stéréotypés « masculins » et « féminins » dans le rétablissement de la paix, qui associent traditionnellement la violence aux hommes et la condition de victime aux femmes.
L’approche réfléchie du programme d’études intéresse un large éventail d’étudiants – allant d’un réalisateur de documentaires à un ancien marine américain devenu reporter explorant le monde
Université chrétienne internationale de Tokyo Japon
Fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Université chrétienne internationale met l’accent sur le rôle de la diplomatie internationale.
Osamu Arakaki, le directeur du Centre, a travaillé dans une agence humanitaire de l’ONU à Canberra, en Australie et son directeur associé, Herman Salton, a travaillé au siège de l’ONU à New York. L’accent mis par le Centre sur la théorie et la pratique de l’engagement international en matière de maintien et de construction de la paix est souligné dans des cours tels que « Les Nations unies et le développement durable » et « La diplomatie multilatérale ».Cette faculté est connue pour son programme interdisciplinaire et son approche des sciences sociales et humaines. Les boursiers suivent un master en études sur la paix dans le cadre du programme de politique publique et de recherche sociale.
Une visite à Hiroshima permet aux étudiants d’entendre les témoignages de survivants de la bombe nucléaire et de découvrir comment le Japon tente de surmonter la tragédie par la réconciliation. « L’horreur d’Hiroshima n’appartient pas simplement au passé. On craint véritablement que cette horreur ne se répète à l’avenir dans certaines parties du globe, voire dans sa totalité, à moins que nous ne fassions un effort concerté pour éviter cette situation », ajoute-t-il.
Université D’Uppsala Suède
Le Centre du Rotary pour la paix de l’Université d’Uppsala est connu pour son programme la collecte de données sur les conflits, une base de données complète sur la violence organisée et la mortalité. Dans le monde entier, des décideurs et des praticiens, de l’Union européenne aux Nations unies, considèrent le programme d’Uppsala comme une référence mondiale en matière de données factuelles et les boursiers du programme s’inspirent de la même approche scientifique des questions sociales. « On trouve ici une expertise approfondie. Nos boursiers veulent comprendre les causes et les effets, et c’est un ensemble de compétences que nous proposons », explique Kristine Eck, la directrice du Centre.
Les points forts du programme de 20 mois comprennent un voyage à Oslo pour visiter le Centre Nobel de la paix ; les étudiants ont également la possibilité de poursuivre des travaux de terrain et de recherche qu’ils ont eux-mêmes conçus. Par exemple, en Zambie où ils peuvent se concentrer sur l’eau et l’assainissement, ou en République de Corée où ils se penchent sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Université de Makerere Kampala Ouganda
Dernier né ce centre a accueilli sa première promotion de boursier en 2021.
C’est le premier Centre du Rotary pour la paix en Afrique, Makerere se trouve dans la région des Grands Lacs, une région qui a une longue histoire marquée par les conflits. Les boursiers du Centre, dont une grande partie est originaire d’Afrique ou y réside, ont ainsi la possibilité d’étudier dans un contexte post-conflit ou d’affrontements actuels. Mais plutôt que de se concentrer sur les causes d’une guerre, le programme d’études enseigne aux étudiants à élargir leur notion de paix au-delà d’une simple absence de violence et à prendre en compte la sécurité et l’épanouissement personnel.
L’un des éléments clés du programme d’un an est un séjour d’études intensif au Rwanda, où les boursiers analysent comment les facteurs ethniques ont directement contribué aux atrocités massives commises dans le pays en 1994.. « Nos boursiers sont soit en contact avec des personnes qui ont vécu des conflits, soit en contact avec les situations réelles en raison des visites sur le terrain » explique Helen Nambalirwa Nkabala, directrice du Centre.
Le programme d’études de Makerere met l’accent sur les droits humains et les questions sur les réfugiés et la migration, et encourage les étudiants à utiliser ce que Mme Nkabala appelle l’approche « sans méthode » de la construction de la paix. Une approche qui, en s’axant sur la participation des autochtones, permet aux communautés de s’engager dans des initiatives de changement social de la paix plutôt que de simplement accepter des solutions prédéterminées.
Une première promotion de 15 boursiers qui représente 11 pays et une douzaine de langues africaines. Ils viennent d’horizons divers, mais partagent le même désir de paix en Afrique ; ils sont l’exemple même de l’unité dans la diversité,
Avec une moyenne d’âge de 40 ans lors de leur admission au programme, les boursiers ne sont pas des débutants, mais des professionnels confirmés ayant au moins cinq ans d’expérience dans le domaine de la paix « Les boursiers s’intéressent davantage à l’aspect pratique de la construction de la paix », explique Helen Nambalirwa Nkabala, directrice du Centre. « Ils veulent apprendre la pratique, contrairement aux étudiants ordinaires qui sont généralement plus intéressés par la théorie. Les boursiers sont donc perçus comme des agents du changement »
Conclusion
Depuis le lancement du programme en 2002, les Centres du Rotary pour la paix ont formé plus de 1 500 diplômés qui travaillent dans plus de 115 pays ce qui représente à l’heure actuelle 90% de l’ensemble des négociateurs pour la paix dans le monde. Un grand nombre d’entre eux occupent aujourd’hui des postes clés au sein de gouvernements, d’ONG, d’universités, de centres de recherche, ou d’organisations internationales comme les Nations unies ou la Banque mondiale.
Marie-Françoise Chapuis