Les Actions du Rotary Club Castrais

Conférence de Mme Michèle LUGA: Les Violences faites aux femmes

Etaient invités :

Marie-Christine BADENAS, Enseignante, membre de l’Association Castres-Huye
Claude BISSON-VAIVRE, Inspecteur général de l’Education honoraire
Frédéric BOUFFETIER, Informaticien
Florence CABROL, Membre de l’Association Castres-Huye
Bernard CAZZARO, Délégué 81 de l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française)
Annabelle DAURES, Présidente du CIDF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles)
Mélanie FRAYSSE, Etudiante en droit
Bernard LANDES, Conférencier et son épouse
Claude ROSENTHAL, Pédopsychiatre et son épouse
Adrien SALLAN, Directeur de l’Association Judiciaire du Tarn (Bureau d’aide aux victimes d’infractions pénales) accompagné de deux juristes Mmes LACROIX et SOULET.
Christian VERGNE, Professeur de philosophie honoraire

Les violences faites aux femmes prennent place au sein des violences volontaires générales qui sont évaluées à 300.000 faits en 2021. Elles en représentent plus de la moitié et ont augmenté de 14% en 2021, 220.000 s’en disant victimes. Parmi elles, les meurtres (féminicides) par les conjoints ou ex conjoints se sont chiffrés à 122 en 2021, soit 20% de plus qu’en 2020. Plus d’un tiers de ces femmes avaient déjà subi des violences et la plupart d’entre elles les avaient signalées ou avaient déposé plainte.

Au regard de cette réalité, les moyens mis en œuvre en France ont été tardifs et demeurent très insuffisants (téléphones grave danger, bracelets anti rapprochement, centres d’accueil…) A titre d’exemple, l’Espagne a pris dès le début des années 2000 des mesures exceptionnelles en allouant des moyens financiers considérables, ce qui a permis l’abaissement de cette criminalité de 50%.

Les violences sexuelles contre les femmes sont également en augmentation au plan national de 33%, 110 viols sur la voie publique ont été déclarés en 2021 ; ce chiffre étant très en deça de la réalité selon les estimations officielles.

Les violences faites aux femmes présentent deux particularités :

Le huit clos conjugal ou familial dans lequel elles se déroulent et la situation d’emprise psychologique dans laquelle se trouve la femme.

Il faut souligner l’extrême difficulté pour elle de parler, de dénoncer et d’aller au bout d’une procédure judiciaire trop longue et semée d’embûches.

L’état d’emprise pris en compte aux USA et au Canada en tant que « syndrome des femmes battues » mis en exergue par la psychologue clinicienne Leonore Walker n’est pas reconnu en France comme une notion de droit pénal. Toutefois, notre arsenal législatif connaît « la contrainte » de nature à abolir le libre arbitre de celle qui en ferait l’objet.

La seconde particularité réside dans l’importance des mentalités et des représentations collectives en matière de sexe et de genre, soit l’ensemble des stéréotypes sociaux qui se sont transmis de génération en génération. En matière de justice, les tolérances qui imprègnent l’imaginaire collectif sont encore prégnantes bien que de grandes avancées aient lieu.

Le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes est un élément clé dans la prévention de la violence à l’égard des femmes. Cette violence est une manifestation des rapports inégaux entre les sexes qui a conduit à la domination masculine et à la discrimination des femmes toujours assignées par la société, à laquelle nous participons tous, aux tâches et rôles stéréotypés. C’est à l’aune de ces constats que la Convention pour la lutte contre toutes les discriminations à l’égard des femmes et la Convention d’Istanbul ont été élaborées pour inciter les Etats signataires, dont la France, à lutter contre ce fléau, par l’éradication des préjugés, traditions et stéréotypes.

A l’issue de cet exposé, des questions et interventions ont porté notamment sur

  • Les moyens que l’Espagne a mis en œuvre et les bons résultats de ce pays ;
  • Le rôle de l’éducation qui, de l’avis général, est primordial.

Les représentants des deux associations présentes ont évoqué leur mission dans l’assistance aux victimes et dans la prévention des violences.

 

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